L’initiative des organismes subventionnaires de la recherche scientifique et de l’innovation (IOSRS) chargés du financement de la recherche en Afrique Subsaharienne est représentée au Burkina Faso par le Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID).
Il s’agit de l’organisme en charge du financement de la science, de la recherche, de l’innovation et une grande partie de la valorisation des résultats de recherche. Dans le cadre du renforcement des capacités, le SGCI à travers son expertise et son financement a permis aux acteurs burkinabè d’être outillés sur des thématiques telles que le « management de la recherche et des projets de recherche », le « respect de l’éthique en matière de recherche », la « prise en compte des désidératas des politiques » et de « faire en sorte qu’une recherche soit pertinente ».
A ces sessions de formation s’ajoute un autre volet qui est d’appuyer le pays à identifier des indicateurs robustes et fiables qui soient les plus pertinents montrant les preuves de l’apport substantiel de la recherche au développement et qui peuvent convaincre les décideurs politiques, les élus à financer davantage la recherche.
Selon le directeur de la planification et du suivi évaluation des projets et programmes du FONRID Dr Inoussa Zongo l’accompagnement des projets par le SGCI pour cette première phase a permis de financer deux projets dans le domaine de la recherche.
Il s’agit du premier projet relatif aux personnes âgées. L’objectif était d’analyser les obstacles à la prise en charge optimale multisectorielle des maladies chroniques, en associant les acteurs les plus concernés, les agents de santé et le service de l’action sociale. Le projet a permis de mener en une année, diverses activités telles que des formations sur la Méthode d’analyse en groupe (MAG).
De l’avis de la sociologue au centre Muraz de Bobo-Dioulasso Lala Sanou, c’est une méthode de recherche et d’intervention en science sociale hautement participative qui a l’avantage d’impliquer, ceux qui sont habituellement considérés comme des enquêtés, à la production et à l’analyse des données. Ainsi, les différentes parties prenantes ont été associées à tout le processus de la recherche.
Le second projet a concerné la mise en valeur des terres salées pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables dans le contexte des changements climatiques en Afrique de l’Ouest. L’objectif était de mettre en valeur des terres salées, en combinant différentes méthodes approuvées de récupération des terres salées, avec des innovations technologiques.
Ces deux projets étaient mis en œuvre en collaboration avec le Sénégal qui est aussi un membre du consortium. Pour Dr Inoussa Zongo, le bilan de la première phase a permis de réorienter l’intervention des financements. Selon lui, au lieu qu’on envoie les financements aux agences techniques pour mettre en œuvre tout ce qu’il y a comme besoin notamment les formations et les financements des projets, les organismes subventionnaires sont eux-mêmes au centre des actions reçoivent directement les ressources pour le financement des projets. En d’autres termes, les agences de financements des 15 pays du projet et l’Afrique du Sud ont été responsabilisées pour développer elles-mêmes et financer directement leurs projets. C’est dans ce cadre que le FONRID a bénéficié d’un financement d’un projet de plus de 200 millions de francs CFA, pour financer des projets dans les domaines collaboratifs, de la recherche et d’innovation et des projets nationaux. Dans ce sens, 5 projets nationaux précisément dans les domaines de l’informatique, de la gestion du médicament et des produits locaux ont été entièrement menés sans collaboration avec l’extérieur.
Grâce à l’accompagnement du SGCI, le FONRID a aussi bénéficié de formations en genre, en management de projet, en gestion des appels à projets. Ce qui a permis d’améliorer significativement le travail. Mieux, il tend vers l’informatisation avec l’accompagnement de cette même initiative, selon M. Zongo. « Une plateforme a été mise au point au niveau de l’ensemble des fonds et nous allons recevoir bientôt une équipe qui va nous accompagner dans l’installation et la formation à l’utilisation de cette plateforme », ajoute-t-il.
L’avantage de l’avis du directeur de la planification et du suivi évaluation des projets et programmes du FONRID, lorsqu’un appel à projets est lancé, les postulants peuvent soumissionner directement en ligne moyennant une connexion internet. Cela a pour avantage d’évaluer, de classer et de poster les résultats des évaluations au niveau de la plateforme. Pour le Dr Inoussa Zongo, le renforcement de capacité sous l’influence du SGCI a permis aux agences de développer des initiatives dans le domaine de la recherche scientifique.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
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