Problématique des soins aux survivants des VBG : sujet de réflexion du REMAPSEN/Burkina et son partenaire, la CAPSSR-BF
La coordination nationale du Burkina a tenu son premier #rendez_vous du REMAPSEN au titre de l’année 2024 et au compte du premier trimestre, ce jeudi 21 mars 2024 à Ouagadougou.
« Le monde entier est confronté aux violences basées sur le genre et précisément au Burkina Faso avec la situation sécuritaire. Il faut en parler pour pouvoir diminuer ces VBG et aussi pouvoir prendre en charge les survivants. Nous devons faire avec l’égalité et aussi l’équité ».
Voici là, le cri de cœur est de la présidente de la Communauté d’action pour la Promotion de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso (CAPSSR) Mme Nondjerma Mariame aux premiers responsables et membres du REMAPSEN/Burkina vis-à-vis de la problématique des soins aux survivants des VBG, le jeudi 20 mars 2024 à l’occasion d’un cadre d’échange qu’ont bien voulu ces deux entités autour du thème : « les difficultés d’accès aux soins pour des survivantes de VBG ».
« Comme vous le savez chaque trimestre, le REMAPSEN organise ce qu’on appelle les rendez-vous du REMAPSEN qui est une initiative du réseau. C’est donc une première rencontre dite, » Les rendez-vous du REMAPESSEN « qui réunit ici, aujourd’hui l’ensemble de nos membres issus des différents organes de presse, qu’ont bien voulu nos collaborateurs de la CAPSSR autour de la problématique de l’accessibilité des soins pour les survivants aux VBG …» , dixit à son tour, le coordonnateur REMAPSEN/Burkina, Boureima SANGA.
En effet, selon Habibou Kabré, juriste et consultante sur la notion des VBG, au pays des hommes intègres et référant au Rapport SIGI, 37 % des femmes victimes/survivantes de violences contre 16 % des hommes. Par exemple en 2020, 5 324 cas de violences dont 4 253 femmes et 1071 hommes ont été enregistrés par les services en charge du Genre. En 2021, les directions régionales en charge du genre ont enregistré 11 020 dont 9307 femmes et 1713 hommes. Du 2 mars au 30 décembre 2022, les dénonciations à travers le numéro vert (80 001 287) étaient de 1139 cas de VBG, dont 958 femmes et 181 hommes. En 2022, les directions régionales en charge du genre ont enregistré 11 116 cas de VBG. Et selon le rapport de l’étude « survivantes et héroïnes, les femmes dans la crise au Burkina Faso », étude réalisée par Oxfam en 2020, une équipe mobile a comptabilisé à Barsalogho 12 cas de viols sur un seul site en deux mois. Un autre rapport de février 2023 du Cluster VBG des acteurs communautaires, fait cas de données provenant de 11 régions du pays état de 348 cas déclarés de VBG pris en charge.
Un tableau assez sombre affiche par la Juriste consultante pointant ici du doigt les facteurs, tels que l’insuffisance d’une coordination efficace et une réponse multi factorielle de qualité en matière de prise en charge des victimes des VBG dans les principaux secteurs d’intervention que sont la santé, l’appui psychosocial et psychologique, l’assistance sécuritaire légale, l’assistance juridique et judiciaire…
Toutefois, la communicatrice fait observer que la violence sous toutes ses formes constitue une violation grave des droits humains et une expression des inégalités sociales existantes entre les hommes et les femmes dans le monde. Cette même négation des droits humains entraîne des conséquences désastreuses aussi bien sûr le/la survivant/e, la famille, la communauté/la société et c’est pourquoi elle en appel à des mécanismes pour y remédier.
« La problématique des violences basées sur le genre (VBG) s’est toujours posée au Burkina Faso. Jadis, conséquences de certaines pesanteurs socio-culturelles, les VBG sont aujourd’hui aggravées par la crise sécuritaire que traverse le pays du fait des attaques terroristes. Certes, nombreuses actions ont été entreprises par l’état et ses partenaires au plan institutionnel et judiciaire pour y faire face. Malgré ce dispositif, les VBG continuent de faire des victimes. Et le silence, la honte et la culpabilité, la peur de la stigmatisation et des représailles, l’ignorance des voies de recours pour la prise en charge, l’incapacité de faire face à certains frais », a donc diagnostiqué la consultante Habibou Kabré avec des solutions à l’appui.
L’implication de toutes les entités sociétales l’élaboration d’un dispositif juridique adapté, une coordination suffisante entre les différents acteurs de la chaîne de répression et de prise en charge et un engagement indéfectible de l’autorité font donc partie des propositions de sa par si l’on tient réellement à une meilleure et réelle remédiation de cette problématique d’accessibilité des soins aux survivants des VBG au Burkina Faso.
En conclusion, les premiers responsables de la CAPSSR, du REMAPSEN et membres ont été unanimes avec la Juriste consultante Habibou Kabré sur la nécessité de développer et maintenir une synergie d’actions entre tous les intervenants de la prise en charge des cas de violences basées sur le genre et de maintenir une bonne communication au grand bonheur de ces victimes.
Du reste, c’est l’objectif fixé en attendant les prochains rendez-vous du REMAPSEN.
✍🏻 Mahomed7