Il a été lauréat du grand prix Paul Roberson, au FESPACO 2021, avec son film TRAVERSER. JOEL akafou, réalisateur Ivoirien, est de nouveau présent à l’édition 2025 en compétition officielle dans la catégorie documentaire long métrage avec son œuvre « Loin de moi la colère ». Ce film aborde la thématique de la violence post-électorale et la réconciliation des communautés suite aux élections présidentielles de 2011. L’auteur qui espère que son œuvre pourra participer au processus de réconciliations en Côte- d’Ivoire, est optimiste et satisfait que son œuvre cinématographique soit présente au FESPACO 2025.
Qui est Joël Akafou ?
Joel Akafou est un cinéaste ivoirien, diplômé d’une maitrise en art dramatique et un master en réalisation cinéma et audiovisuel option Fiction.
De quoi parle votre œuvre cinématographique intitulée « Loin de moi la colère », en compétition officielle au prochain FESPACO, dans la catégorie documentaire long métrage ?
Loin de moi la colère parle du processus de reconstruction d’un village meurtri par la crise post-électorale de 2011. Maman Jo le personnage principal du film qui elle-même victime décide de pardonner à ses bourreaux et d’initier des activités avec les femmes de toutes les communautés pour laisser la colère sortir par la parole. Elle se donne pour mission d’unir les différentes communautés Burkinabè, togolais, baoulé, tagbanan, lobi et Guerrés qui vivent à Ziglo (village situé à l’ouest de la cote d’ivoire dans le département de guiglo).
L’œuvre aborde la thématique de la violence post –électorale et la réconciliation des communautés. Ce message est-il important pour la Côte d’Ivoire en cette année électorale ?
Oui le film sort à un moment crucial pour la côte d’ivoire, bientôt nous aurons des élections et il faut dire que la peur d’une autre crise post-électorale se fait sentir. Loin de moi la colère pourra apaiser les cœurs meurtris et participer au processus de réconciliation en côte d’ivoire.
En l’absence d’une justice d’Etat pour les réparations, pensez- vous que cette œuvre amènera l’Etat ivoirien à accompagner les efforts du personnage principal de ce film pour une véritable réconciliation des cœurs ?
A cette étape de l’histoire de la Côte d’ivoire la justice d’État n’arrangerait pas la situation, il faut une justice à l’ancienne, un forum de réconciliation pour que les victimes se vident des horreurs qu’ils ont vécus. Ensuite l’État pourra identifier ces victimes là afin de les accompagner financièrement et psychologiquement. J’espère que L’État de Cote d’ivoire verra l’action de cette brave Dame Maman Jo et la soutenir dans son action qui a un impact factuel sur son village et les villages environnants.
Quelles ont été les conditions de tournage de ce film et les difficultés rencontrées ?
C’est le film qui a eu beaucoup de difficultés à se faire, déjà la fabrication a pris sept années.
Presque tous les fonds ont refusé de nous accompagner, le film s’est fait à crédit. Nous sommes donc endettés pour ce film. C’était important pour moi et aussi pour les producteurs qui m’accompagnent de faire ce film malgré ce manque financier.
Aussi le tournage dans cette zone marqué par la guerre n’a pas été facile, tu as la peur au ventre parce que la caméra n’est toujours pas le bienvenu et à tout moment tu peux perdre ta vie.
Comment évaluez-vous vos chances dans cette compétition dans la catégorie film documentaire long métrage qui met aux prises quinze œuvres dont la vôtre ?
Je ne crois pas en la chance donc pour moi le film qui doit être primé le sera. Et si ce n’est pas le cas c’est ça le jeu. Avant tout les films sont faits pour être vu donc la première grande victoire c’est de présenter son film au grand public.
Est- ce votre première fois d’être en compétition au FESPACO ?
Non j’ai été en compétition officielle perspective où j’ai remporté le grand prix Paul Roberson avec mon film TRAVERSER en 2021.
Vous semblez opter pour la réalisation documentaire. Qu’est ce qui explique ce penchant chez vous ?
Non je n’ai pas opté pour le documentaire, le documentaire à l’opposé de la fiction peut se faire parfois sans grand budget. Pour ne pas rester à attendre de longues années que les financements de mes projets de film de fiction aboutissent, j’ai décidé de raconter le réel qui est moins exigeant financièrement et techniquement pourtant a plus de forces dans le discours social et politique.
Quelle est votre filmographie ?
J’ai 4 courts métrages de fiction.
Deux courts métrages documentaires
Trois longs métrages documentaires
Comment se porte le cinéma ivoirien ?
Le cinéma ivoirien est en pleine construction, il faut garder espoir et inciter les politiques
à investir dans le septième qui est pourvoyeur d’emploi.
« Il y a des films qui se regardent. D’autres qui se ressentent. Loin de moi la colère est de ceux-là. Un film qui ne se contente pas de raconter une histoire, mais qui la porte en lui, comme une cicatrice encore vive.
Joël Akafou ne filme pas pour divertir. Il filme pour comprendre, pour soigner, pour rassembler les morceaux d’un passé qui refuse de s’effacer. Dans un village marqué par la douleur, il suit Josiane, une femme qui refuse de laisser la colère dicter l’avenir. Elle choisit la parole là où d’autres voudraient le silence. Elle choisit l’unité là où la peur a creusé des fossés.
Ce film n’est pas seulement une histoire, c’est un cri. Un souffle qui traverse la mémoire, qui réveille ce que l’on croyait enterré. Il parle à tous ceux qui ont connu la perte, la colère, mais aussi l’espoir fragile d’un nouveau départ.
Si un film peut guérir, alors Loin de moi la colère est un remède. À voir, à ressentir, à laisser résonner longtemps après la dernière image.
Félicitations encore Joel Richmond Mathieu Akafou , l’habituer du FESPACO!
Un film à ne pas raté! »
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