La Direction Régionale de la Police Nationale des Hauts-Bassins à travers le Service Régional de la Police Judiciaire des Hauts-Bassins vient d’effectuer un coup de maitre dans le réseau d’un des plus grands fléaux dans la région qu’est le trafic des médicaments prohibés et des stupéfiants divers.
C’est du reste la déclaration faite ici par le Commissaire Principal KABORE et ses hommes. « Fort du recoupement des informations faisant état de ce que le grand marché de Bobo-Dioulasso constitue la plaque tournante de trafic des médicaments prohibés alimentant la sous-région, une équipe d’enquêteurs du Service Régional de la Police Nationale a travaillé sur une période de 10 mois pour aboutir à une opération ponctuelle et précise le dimanche 04 septembre 2022», précisent-ils.
Cette opération est consécutive à la recherche des réponses aux préoccupations suivantes :
• La découverte permanente des médicaments non homologués dans les centres de santé ;
• La circulation de capitaux illicites renvoyant à une certaine catégorie de personnes ayant des liens étroits avec des agents de santé et des gérants de dépôts, pharmaceutiques ; L’augmentation vertigineuse des maladies cardiovasculaires et rénales au sein des populations ; L’augmentation du nombre des jeunes touchés par des troubles mentaux et le phénomène de l’auto médication.
Elle a également consisté en un bouclage de la zone du grand marché considéré jusque-là comme une zone de non-droit donc incessible aux services d’enquête pour y opérer des saisies dans toutes les boutiques identifiées au préalable. Estimées à plus d’une centaine, ces boutiques sont ravitaillées par des grossistes qui bénéficient de grandes complicités au sein du marché et tout le long de la chaine de transport.
L’opération a permis de mettre la main sur 21,740 tonnes de produits constitués de produits pharmaceutiques (Analgin, paracétamol, Efferalgan, des vitamines, des anti-inflammatoires, des seringues, des injectables, des perfuseurs, etc….) ; des produits vétérinaires ; des pesticides ; des drogues diverses (tramadol 120, tramaKing, aphrodisiaques, etc…) et de sceller une cinquantaine de boutiques.
Au finis, l’enquête a pu établir ce qui suit :
«1. Le ravitaillement des boutiques est l’œuvre de grossistes (des étrangers et des nationaux) qui effectuent les commandes depuis des pays voisins. Le transport se fait à véhicules par camouflage dans de la marchandise ordinaire ;
2. Les points d’accès au territoire national sont essentiellement les régions du centre-Est et du Sud-Ouest ;
3. Les grands centres de stockages sont Pouytenga, le marché Ouagadougou et le marché central de Bobo-Dioulasso ;
4. Les lieux de destination finale sont les sites d’orpaillages et les zones à fort déficit sécuritaire. Le réseau de distribution des produits pharmaceutiques prohibés par exemple a atteint la sphère des centres de santé publics et privés. La pratique la plus connue à Bobo-Dioulasso c’est le fait pour un professionnel de la santé de monter sa garde avec un lot de médicaments dans son sac qu’il vend aux patients ;
5. Les médicaments issus des dépôts de la CAMEG se commercialisent dans le grand marché de Bobo.
L’enquête a également permis d’interpeller quatre (04) personnes, d’identifier les cerveaux du trafic et de geler du patrimoine d’une valeur de cent neuf million quatre cent quarante et un mille cent treize francs (109. 441. 113) FCFA de plusieurs autres acteurs toujours en cabale.
Par ailleurs et à titre d’exemple, le flux financier de ce trafic évalué entre 2021 à 2022 grâce aux pièces à conviction saisies dans seulement deux (02) boutiques s’élève à environ quatre cent quarante-deux million sept cent cinquante francs (442.000.750) FCA.
Les personnes déjà interpellées et présentées à Monsieur le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso sont poursuivies pour trafic illicite de médicaments prohibés, d’exercice nombre de personnes qui ont vandalisé les scellés le lendemain de l’opération et au profit des propriétaires de ces boutiques. Cette enquête qui n’est qu’à sa première phase a été possible grâce à l’abnégation de personnels de Police et de plusieurs autres acteurs dévoués et attachés aux combats justes et nobles», a présenté le Commissaire Principal KABORE tout en invitant au nom de son institution, les populations à proscrire l’usage des médicaments prohibés et à dénoncer toutes ces personnes qui attentent à la santé des citoyens au grand marché et en dehors de ces lieux.
✍️M.B