Promotion des DSSR au Burkina Faso : l’APHRC et l’ISSP misent sur les journalistes scientifiques
Ouagadougou, 29 novembre 2024 (Globinfos) – Le Centre de Recherche sur la Population et la Santé en Afrique (APHRC) et l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP), en collaboration avec l’Association des Journalistes Communicateurs Population et Développement (AJC-PD), ont organisé ce vendredi un atelier de réflexion sur la visibilité des droits et de la santé sexuelle et reproductive (DSSR) au Burkina Faso.
Des statistiques préoccupantes
Le Burkina Faso figure parmi les pays avec les taux les plus élevés de fécondité chez les adolescentes, atteignant 132 naissances pour 1 000 filles, selon des chercheurs de l’APHRC et de l’ISSP. Pour l’année scolaire 2017-2018, plus de 7 000 cas de grossesses ont été enregistrés dans l’enseignement post-primaire et secondaire, dont plus de 50 % concernaient des filles âgées de 15 à 18 ans.
Ces situations posent des défis majeurs : santé physique compromise, stigmatisation sociale, méconnaissance des droits et faible estime de soi. Ces obstacles, selon les experts, entravent gravement l’avenir académique et socioprofessionnel de ces jeunes filles.
Témoignages poignants
Lors de l’atelier, Dr Ramatou Ouédraogo de l’APHRC a partagé des témoignages illustrant les réalités difficiles vécues par ces adolescentes : « Vous savez que lorsqu’une femme est enceinte, ce n’est pas facile. Elle crache beaucoup, elle vomit, ce qui la fatigue énormément. Donc, pour éviter qu’elle indispose ses camarades, l’établissement préfère qu’elle suspende ses cours pour mieux gérer sa grossesse à la maison. » (Assistant d’éducation dans un établissement public).
« L’estime de soi est essentielle pour qu’elle puisse dire : « J’ai fait une erreur, mais je vais me relever. » Si l’environnement social comprend que l’erreur n’est pas uniquement celle de la fille, mais aussi une responsabilité collective, elle pourra affronter la situation avec fierté et dire : « C’est arrivé, mais je vais réussir. » » (Responsable en santé sexuelle et reproductive).
Ces récits traduisent l’urgence d’une mobilisation collective pour promouvoir les DSSR et garantir un avenir meilleur aux jeunes filles.
Les médias, des alliés stratégiques
L’atelier a permis d’ouvrir un dialogue constructif avec les journalistes scientifiques présents, axé sur des stratégies de communication efficaces pour mieux sensibiliser l’opinion publique.
Dr Ramatou Ouédraogo a souligné le rôle crucial des médias dans cette démarche : « Nous devons explorer des stratégies pour accroître la visibilité des initiatives en DSSR sur diverses plateformes. Ces adolescentes subissent souvent le jugement et la condamnation sociale, entraînant déscolarisation et réduction des opportunités socioprofessionnelles. Nous comptons sur vous, hommes et femmes de médias, pour contribuer à l’amélioration des conditions en DSSR, qui restent préoccupantes dans nos sociétés. »
Boureima Sanga, journaliste scientifique aux Éditions Sidwaya et coordonnateur de l’AJC-PD, a également prodigué des conseils pratiques à ses confrères pour le choix et le traitement des sujets liés aux DSSR.
✍️Mamourou BENAO(Globinfos.net)