Le procès de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara et de ses 12 compagnons qui avait débuté le lundi 11 octobre 2021 et renvoyer au lundi 25 octobre 2021 a repris ce matin à 9h dans la salle de conférence de Ouaga 2000. L’audience a commencé avec l’appel de la liste de présence des témoins cités par la partie civile et le parquet militaire.
Mais, beaucoup d’absents ont été observés par conséquent, les avocats de la partie civile ont souhaité que les témoins absents puissent témoignés par visioconférence.
A ce sujet, les avocats de la défense demandent au tribunal de faire application de la loi 119 du code de procédure militaire qui veut que lorsqu’un témoin est absent que le tribunal puisse passer outre.
Par contre, les avocats de la partie civile ont répliqué en disant qu’aucune disposition du code de justice militaire et du code de procédure pénale ne fait cas d’irrecevabilité des auditions par visioconférence car si la loi l’a prévue c’est qu’elle ne pose aucun problème.
L’Agence Judiciaire de l’Etat, représentant de l’Etat Burkinabè dans les juridictions souhaite que le tribunal puisse autoriser l’audition par visioconférence mais peut également faire appliquer la loi 119 du code de justice militaire lorsque le témoin sera appelé qu’il est absent que le tribunal puisse passer outre.
Le président du tribunal Urbain MEDA, a donc autorisé l’audition des témoins absents par visioconférence mais, cela se fera que sous la diligence du ministère de la défense et des anciens combattants et sous la supervision du service informatique dudit ministère.
Également, au cours du procès, certains avocats de la défense ont émis des demandes de remise en liberté provisoire pour leurs clients pour raison de santé et du poids de l’âge. Selon eux, les conditions carcérales ne leur permettront pas de pouvoir être en mesure de se défendre correctement tout au long du procès.
Par contre, la partie civile dit craindre que si l’on accordait la liberté aux-dits accusés, certains en profitent pour ne plus venir répondre devant le tribunal. Par conséquent, elle s’oppose à la demande de liberté provisoire pour les accusés.
Le ministère public ne s’est pas opposé à cette requête. Cependant, les avocats de la partie civile l’ont rejetée estimant qu’il n’y a pas de garantie à ce que les accusés comparaissent chaque jour qu’on aura besoin d’eux une fois qu’ils seront libres. Ils craignent que certains puissent en profiter pour ne plus venir répondre devant le tribunal.
Pour maitre Ferdinand NZEPA, avocat de la partie civile, il y aurait des troubles à l’ordre public si l’on arrivait à accorder une liberté provisoire aux accusés. « Vous imaginez le tolé que cela va créer si la population apprend que les accusés sont en liberté. On a la chance de les avoir sous la main de la justice, il faut qu’ils comparaissent. Ils peuvent supporter deux mois, nos clients ont attendus 34 ans » ajoute maitre Ferdinand NZEPA.