La CAPSSR-BF a initié avec l’appui de ses partenaires, un atelier ponctué de présentations d’échanges sous forme de brainstorming et de travaux en plénière, ce Mercredi 29 juin 2022 à Ouagadougou.
Malgré l’arsenal politico juridique adopté par l’autorité burkinabè pour réduire les décès liés aux avortements à risque et améliorer ainsi la qualité de vie des femmes aussi que la vulgarisation des méthodes contraceptives dont l’interruption Sécurisé des Grossesses (ISG), le phénomène des avortements clandestins ne fait que gagner le terrain avec son lot de décès macabres. Déjà, le PMA dans son incidence annuelle sur l’avortement au Burkina Faso en 2020 estime à 23 avortements pour 1000 femmes âgées de 15-49 ans, soit environ 113 000 avortements. La même source rapporte que 46% de ces avortements ont été pratiques par des tradipraticiens. Ce qui fait de l’avortement est la 4ème cause de décès maternel au Pays des hommes intègres. Un constat alarmant pour la CAPSSR-BF et ses alliées qui attendent mener un plaidoyer de révision et harmonisation des textes portant ISG, auprès de l’Assemblée législative de la Transition (ALT). En guise de préparatif, elle a réuni différents acteurs de la société civile, structures associatives œuvrant dans le domaine de Santé sexuelle et de la reproduction, le ministère de la santé, des ONG nationales et internationales, anciens parlementaires et actuels autour d’un atelier, ponctué de présentations d’échanges sous forme de brainstorming et de travaux en plénière, hier Mercredi 29 juin 2022 à Ouagadougou. Lesdits travaux ont débuté à 8h avec le mot de bienvenue de Mariam Nonguierma, présidente du conseil d’administration(PCA) de la CAPSSR-BF aux participants en leur invitant à appréhender les objectifs de l’atelier. A-t-elle précisé, la recherche des arguments solides et ou une feuille de route a même de trouver le quitus de l’ALT et les autorités dans le futur plaidoyer sur l’harmonisation des textes portant ISG devenu une question de santé publique au Burkina Faso. S’en est suivie la présentation de l’état des lieux de la SR et de l’avortement au Burkina Faso par la Directrice de la Santé de la Famille(DSF) Dr Valery Zombré pour qui, les limites de l’accès des femmes et des jeunes filles éligibles à l’ISG sont liées aux insuffisances dans le fonctionnement des structures sanitaires, les insuffisances dans l’application des textes en matière d’ISG au niveau des juridictions dans les délais requis, les incohérences et l’insuffisance de précisions dans ces textes juridiques, leur méconnaissance par plusieurs parties prenantes notamment des agents de santé, certains hommes et femmes de loi et des bénéficiaires eux-mêmes. Et Mme Zombré d’indexer les convictions religieuses, culturelles, coutumières et la communauté pour qui l’avortement est jusque-là un tabou comme des facteurs rendant également plus hostiles les centres sanitaires aux yeux des femmes et filles en besoin, qui préfèrent faire recours à l’avortement clandestin que de se présenter dans un centre sanitaire.
« Il n’est pas tard et l’accentuation des sensibilisations, l’élaboration d’une feuille de route claire, l’amélioration des conditions d’accès à l’ISG de qualité selon la loi en vigueur, la révision de la loi sur la SSR et l’harmonisation de tous les textes de loi qui encadrent l’ISG pourront y remédier. Le projet du plaidoyer avec l’ALT peut être la meilleure voix pour résoudre ce phénomène. », a rassuré Mme la DSF. Sa communication a été succédée par une présentation du résumé d’un argumentaire réalisé à Koudougou par la CAPSSR-BF, sur la clarification des valeurs vis-à-vis des ISG faite par son facilitateur Boureima Ouédraogo. Pour M. Ouédraogo la clarification des valeurs est un aspect préalable à souligner dans un processus de plaidoyer en matérialisation. La séance des échanges s’est achevée sur les avis des participants pour l’amendement de la synthèse des travaux de groupe et leur accord à œuvrer avec les acteurs principaux pour l’aboutissement du processus de plaidoyer en question. Dans son mot de fin des travaux, la PCA Nonguierma, s’est dit fière de la pertinence des échanges qui ont marqué les travaux. Elle a donc félicité l’ensemble des acteurs avec le vœu de voir ce plaidoyer aboutir. Cet atelier a été co-financé par la CAPSSR-BF (projet Sauver la vie avec financement Pathfinder), ABBEF et MSI BF.
✍️M.B