Burkina-France-Justice-Extradition
Ouagadougou, 13 juil. 2021 (AIB) – Les avocats de François Compaoré, petit frère de l’ancien président du Burkina Faso ont plaidé lundi à Paris, pour l’annulation de son extradition dans son pays mais le Conseil d’Etat français dispose de deux semaines pour rendre sa décision.
François Compaoré, frère cadet de l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré, a comparu lundi, devant le Conseil d’État français, à Paris.
Devant François Compaoré et son épouse, la parole est d’abord donnée au rapporteur public. C’est lui qui est chargé de proposer aux juges du Conseil d’État un avis, après analyse du dossier, une lecture technique sur des points juridiques.
Le rapporteur met en balance les raisons d’hésiter et les garanties données par Ouagadougou. Il invoque la confiance entre États et estime qu’il n’est pas établi que François Compaoré sera directement mis en danger s’il est extradé.
A sa suite, l’un des avocats de l’accusé, Maître François-Henri Briard interpelle l’assemblée en prenant un ton très solennel. « La vie de François Compaoré est entre vos mains. C’est une question de vie ou de mort ».
Il décrit alors le Burkina comme un pays « dévasté par l’insécurité », à l’appareil judiciaire « délabré et corrompu» et au système carcéral « désastreux ».
Il dénonce, lui, au contraire, une affaire politique et appelle le Conseil d’État à annuler le décret d’extradition et déclare. « Il y a des pays pour lesquels les garanties diplomatiques ne fonctionnent pas. Ce ne sont que des garanties de parchemin ».
À la sortie de l’audience, l’autre avocat de François Compaoré, Maître Pierre-Olivier Sur affirme que « si François Compaoré est extradé, il sera tué en cellule ».
Après cette audience, le Conseil d’État français a, au moins deux semaines, pour rendre sa décision sur l’annulation ou non du décret d’extradition de François Compaoré.
Si le décret n’est pas annulé, les avocats de François Compaoré envisagent de saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour qu’il soit demandé au gouvernement français de suspendre l’extradition.
L’extradition de François Compaoré ou « petit président », est réclamé par la justice burkinabè qui le poursuit pour « incitation à assassinat » dans l’affaire Norbert Zongo, du nom du célèbre journaliste d’investigation assassiné en 1998.
Sources:Agence d’information du Burkina
Source : RFI
Photo d’Archive : BBC