Le Centre pour la Gouvernance Démocratique du Burkina Faso comme a l’accoutumée a tenu son panel du mois de juillet, ce jeudi 28 juillet 2022 à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.« Ethnies et démocratie en Afrique de l’ouest: Cas du Burkina Faso» a été le thème centrale abordé cette fois-ci par les panélistes du CGD en présence de représentants des coopérations suédoises et Danoises, de leaders politiques et d’autorités administratives.
Le CGD dans sa dynamique de promotion du dialogue social et des questions démocratiques a posé la problématique de l’ethnie et de la démocratie en Afrique de l’ouest. Et les panélistes des renoms dont le Pr Théophile Serge Balima, le Dr Jocelyne Vokouma, le Pr Augustin Loada, le Pr Magloire Somé, le Dr Boniface Somé, le Dr Abdoulaye Barros, l’ancien ambassadeur, Philippe Sawadogo et l’ancien ministre de la culture, Abdoul Karim Sango, ont mûrir avec le public, la réflexion autour des problèmes inter ethnique au pays des hommes intègres.
Première intervenante, Dr Jocelyne Vokouma, s’est axée sur la Dynamique constitutive des groupes ethniques au Burkina Faso. Pour elle et au vue de l’état des lieux de la situation, il faut promouvoir l’éducation de la citoyenneté. « Au Burkina Faso tout tourne autour des autochtones et des étrangers. Si quelqu’un veut changer de nom, il a plus de chance de prendre un nom Moaga, estimé fort. Il nous faut dépasser les individualités…», a laissé entendre Dr Vokouma.
Le Burkina Faso doit inventer un modèle politique démocratique tenant compte de ses réalités socio anthropologiques dixit le professeur Serge Théophile Balima. Et d’ajouter qu’en réalité, ce n’est pas l’ethnie, ni la tribu, ni la religion qui menace l’ordre public en Afrique noire mais plutôt le favoritisme qui en monopolisant les pouvoir et ou la chose nationale entre les mains des membres d’une même ethnies où d’un même groupe sociétal, créant des conditions favorables aux frustrations, au repli identitaire, à l’agitation et à la violence. « Dans le cas du Burkina, certains de l’ethnie mossis pense que le territoire burkinabè existe parce que le moro Naaba s’est imposé aux administrateurs coloniaux pour faire exister le territoire en tant Qu’État souverain. Et ils pensent que le pays ne doit et ne peut être dirigé que par les Mossis majoritaires », a-t-il illustré comme exemple et type de stéréotypes a bannir dans la construction d’un État de démocratie.
A entendre, le Pr Serge Théophile Balima, il y a des frustrations de plus en plus et il faut redouter des conflits entre ethnies. Pour lui, on peut s’interroger sur la responsabilité de nos Etats. « Nos états n’ont pas pu s’élever au dessus des considérations identitaires. Dans le cas du Burkina, certains de l’ethnie Moaga considèrent que le territoire burkinabè existe parce que le Mogho Naaba s’est opposé aux administrateurs coloniaux pour faire exister le territoire en tant qu’Etat souverain. Et ils pensent que le pays ne doit et ne peut qu’être dirigé que par les moosés majoritaires», explique le professeur.
Plus loin il stipule qu’on voit dans l’esprit du poids de l’histoire coloniale que l’État africain n’est qu’un artefact historique, une fiction juridique qui produit difficilement des nations.
Du reste, il convient de retenir de ses panels qu’il faut faire prendre conscience de la multiplicité ethniques au Burkina Faso. Il s’agit de ne pas la nier, ni de l’éviter mais l’organiser politiquement.
✍️M.B