Entre 1990 et 2015, le taux d’extrême pauvreté dans le monde a reculé, passant de 36 % à 10 %. Toutefois, le rythme du changement s’est ralenti et la crise liée à la COVID-19 et la sécurité risque hélas d’anéantir des décennies de progrès dans la lutte contre la pauvreté dans notre pays, le Burkina Faso.
Une nouvelle étude publiée par l’Institut mondial de recherche sur les aspects économiques du développement de l’Université des Nations Unies indique qu’un demi-milliard de personnes, soit 8 % de la population mondiale, risquent de tomber dans la pauvreté en raison des retombées économiques de la pandémie. Pour la première fois depuis 1990, la pauvreté pourrait donc augmenter au niveau mondial…un retour 30 ans en arrière. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
©783 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté international fixé à 1,90 dollar par jour.
©En 2016, près de 10 % des travailleurs et leurs familles dans le monde vivaient avec moins de 1,90 dollar par personne et par jour
©Il y a dans le monde 122 femmes âgées de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté pour 100 hommes de la même catégorie d’âge.
©L’écrasante majorité des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté appartient à deux régions : l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne
©Les taux de pauvreté élevés se trouvent souvent dans les petits pays fragiles et touchés par un conflit.
©Un enfant sur quatre âgé de moins de 5 ans à travers le monde a une taille insuffisante par rapport à son âge.
©En 2016, la proportion de la population mondiale ayant effectivement reçu au moins une prestation de protection sociale en espèces serait de 45 % seulement.
©En 2017, les pertes économiques dues aux catastrophes, dont trois ouragans majeurs aux États-Unis et dans les Caraïbes, ont été estimées à plus de 300 milliards de dollars.
Il y a autant d’obstacles, d’embûches sur le chemin de la réalisation des ODD d’ici à 2030 à tel enseigne qu’on peut se demander si les objectifs seront atteints.
Chaque acteur est interpellé : gouvernants, gouvernés, les OSC, les Organisations internationales. Si ensemble, nous regardons dans la même direction et nous soutenons mutuellement en mettant de côté les intérêts nationaux égoïstes, il est possible d’éliminer la pauvreté dans le monde d’ici à 2030.
Au Burkina Faso par exemple, il est difficile d’atteindre les ODD sans la sécurité et la paix. Pour ce faire, les grandes puissances dans le monde doivent se mobiliser pour soutenir ce pays afin qu’il puisse endiguer l’Hydre terroriste et s’attaquer aux questions de développement.
Le gouvernement de transition sous l’égide du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré a adopté en conseil des ministres du 9 novembre 2022, un plan opérationnel agricole. Il est destiné à la campagne agricole de saison sèche 2022- 2023 pour booster la production alimentaire et contrer les méfaits du terrorisme sur la production agricole dans plusieurs régions du pays. L’adoption de ce plan est salutaire. Il reste qu’il faut travailler à sa mise en œuvre. Car s’il est réalisé, contribuera significativement à la lutte contre le chômage, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, et au développement du burkina Faso.
✍️Frédéric TINDANO