MARATHON DES LETTRES : OÙ EST IDRIS KHATTAK ?
Talia cherche désespérément son père. Spécialiste des droits humains, il a disparu au Pakistan en novembre 2019. Joignez-vous aux autres personnes qui demandent : où est Idris Khattak ?
Talia décrit son père comme altruiste, aimant et généreux. Cet homme de 55 ans aimait passer du temps dans l’arrière-cour de sa maison, où il s’occupait de son jardin et parlait à ses poules. Mais c’est également un chercheur sur les droits humains dévoué, qui enquête pour des organisations comme Amnesty International sur les disparitions forcées au Pakistan.
Ironie du sort, il a lui-même été soumis à une disparition forcée en novembre 2019. Un témoin a déclaré que son véhicule avait été intercepté et qu’un sac noir avait été placé sur sa tête.
Sa fille, Talia, a décidé de faire campagne pour découvrir ce qu’il était advenu de lui. Avec l’aide d’Amnesty International et de sympathisant·e·s comme vous, la pression publique a fonctionné. En juin 2020, les autorités pakistanaises ont admis détenir Idris, ce qu’elles font très rarement.
Elles refusent cependant toujours de révéler où il se trouve. Les autorités affirment qu’il est inculpé au titre de la Loi relative aux secrets d’État. S’il est déclaré coupable, il encourt une lourde peine de prison, voire la peine de mort.
« Mon père n’est pas un dossier. C’est un être humain… Nous méritons des réponses et il mérite la protection de la loi. » Talia Khattak
La Haute Cour de Peshawar a rejeté l’appel d’Idris Khattak à être jugé dans un procès civil et a maintenu que l’audience se déroulerait devant un tribunal militaire. Très peu d’informations ont été communiquées à ses avocats ou à sa famille quant à l’avancement de l’affaire, les tribunaux militaires pakistanais étant notoirement peu enclins à la transparence, à l’application régulière de la loi et au respect des droits humains. On ignore toujours où il se trouve, mais il a récemment été révélé que les accusations d’espionnage portent sur une rencontre entre Idris et un diplomate en juin 2009, plus de dix ans avant son enlèvement. Idris risque toujours un procès inéquitable, une longue peine de prison ou même la peine de mort.
La mobilisation paie. Vous pouvez aider à réunir Talia et son père.
Appelez les autorités pakistanaises à :
libérer Idris Khattak, à moins qu’il n’existe des éléments crédibles, suffisants et recevables indiquant qu’il pourrait avoir commis une infraction reconnue par le droit international et qu’il ne soit jugé rapidement devant un tribunal civil dans le cadre d’un procès respectant le droit international et les normes y afférentes.
Source: Amnesty international Belgique Francophone