Le Professeur Agrégé Nayi ZONGO,
Enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-zerbo, Praticien hospitalier au CHU Yalgado Ouédraogo et Président de la coalition Burkinabé contre le cancer (COBUCAN) et ses partenaires ont organisé une conférence de presse ce jeudi 17 novembre 2022, à Ouagadougou inscrivant dans le lot des activités commémoratives de l’An-II de la strategie mondiale pour l’élimination du Cancer du col de l’utérus au Burkina Faso.
Comptant pour cadre d’échanges sur l’état des lieux après une année d’actions du COBUCAN contre le cancer, la directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles les représentants de JHPIEGO, d’expertise France membres de COBUCAN , journalistes et activistes se sont accordé le violon pour mettre a nue les faiblesse du cancer de col de l’utérus afin de le bouter hors du Burkina.
Pour ce qui est de cette maladie, le Pr Nayi ZONGO informe l’opinion que, le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers les plus fréquents. C’est le cancer le plus létal de la femme. C’est un décès toutes les 2 minutes dans le monde.
«C’est un cancer provoqué principalement par un virus appelé HPV comme Human Papilloma Virus et ce virus est transmis lors des rapports sexuels. Il engendre des modifications dans le col de l’utérus. Ces modifications rentrent dans le cadre d’un processus qui dure 10 à 15 ans avant que le cancer invasif n’apparaisse. Nous avons donc assez de temps pour bloquer ce processus pour qu’aucune femme ne meurt de cancer du col de l’utérus.», a-t-il signifié.
Au président du COBUCAN d’ajouté que cette maladie est non transmissible mais, un véritable drame ravageant tout sur son passage, ne laissant presque pas de survivantes. «Cependant, c’est le cancer que le monde comprend le mieux et est à même d’éliminer par trois actions qui constituent de véritables barrières contre le cancer du col de l’utérus qui est lié majoritairement à une infection virale sexuellement transmissible. Ces actions sont le fondement du lancement officiel de la stratégie mondiale pour l’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus. C’est D’abord la vaccination contre Human Papilloma Virus ou vaccin anti HPV. Elle s’adresse aux jeunes filles n’ayant pas eu de contact sexuel. Elle est préventive, elle n’est pas curative (ne guérit pas une infection déjà installée). Ce vaccin est disponible et accessible à tous au Burkina Faso depuis mars 2021 grâce aux efforts du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers. Administré aux jeunes filles de 9 à 14 ans, elle assure une bonne protection. Deuxièmement, c’est le dépistage des lésions précancéreuses et leur traitement
Elle s’adresse aux femmes ayant déjà eu un contact sexuel, potentiellement porteuses du virus. Les lésions précancéreuses sont des lésions qui ne sont pas encore des cancers mais qui peuvent le devenir si nous les laissons évoluer. Leur détection et leur traitement permettent de bloquer le processus qui mène au cancer du col de l’utérus.», a détaillé le président Pr Zongo selon qui, le dépistage des lésions précancéreuses et leur traitement sont rendus gratuits par le ministère de la santé depuis 2016 mais peine encore à avoir une adhésion des femmes.
En effet à peine 10 % des femmes se rendent dans les structures de santé pour se faire dépister. Cela est sans doute lié à un défaut de communication, de sensibilisation, de génération de la demande, estiment les leaders de cette coalition de sa lutte contre le cancer aux pays des Hommes intègres.
Aussi aux dires de Mme Nouguierma une des conférenciers du jour, toute femme qui a déjà un cancer connaitra des saignements lors des rapports sexuels. Aux femmes qui introduisent donc des produits cosmetiques soit disant pour resserrer leurs vagins qu’elles cessent, car elles se trompent sévèrement. Il n’existe pas ce produit qui resserrent le vagin sauf la chirurgie, cependant ces femmes qui le font courent des risques de contraction du cancer du col de l’utérus. «Prévenir vaut mieux que guérir. Si vous avez déjà fait des rapports et vous mentez aux personnels de santé et prendre le vaccin c’est peine perdue, c’est comme si c’est de l’eau que vous avez bu », prévient la communicatrice.
Il faut donc une force sensibilisation pour un accès équitable des soins à toutes les femmes porteuses de cancer du col de l’utérus car, malgré les deux premières barrières, disent-ils des cas de cancer surviendront tout de même. La vigilance médicale doit alors rester de mise pour les détecter tôt et les traiter. Et cela se passe évidemment par la vaccination, le dépistage, le traitement des lésions précancéreuses, et la détection précoce des cas de cancer permettent la prévention et la réduction du nombre de décès, conseille la coalition et partenaires qui font le plaidoyer aux journalistes et communicateurs à qui ils demande accompagnement dans cette bataille.
«Le principe de l’élimination du cancer du col de l’utérus prôné par l’OMS est basé sur ces trois piliers sus-décrits. De façon synthétique
• 90% des jeunes filles doivent être vaccinées contre le virus responsable du cancer du col de l’utérus avant leur quinzième anniversaire,
• 70% des femmes doivent bénéficier d’un dépistage correct entre 35 et 45 ans
• 90% des cancers diagnostiqués doivent bénéficier d’un traitement adéquat.
Ces différentes actions permettront d’ici 2030 de réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus à moins de 4 pour 100.000 femmes. C’est cela l’élimination du cancer du col de l’utérus. En s’inspirant de l’énoncé de cette stratégie d’élimination, et profitant de l’expérience des pays qui l’ont presque éliminé comme l’Australie, qui doivent l’éliminer comme le Burkina Faso, un film a été réalisé, « Conquering cancer, éliminons le cancer du col de l’utérus pour l’histoire. Ce film sera projeté pour la première fois au Burkina dans cette salle même aujourd’hui à 14h à canal olympia Pissy.», indiquent les responsables de COBUCAN qui au délà font déjà bloc avec les journalistes et promettent plusieurs actions de communications sensibilisations et dépistages dans les 13 régions du Burkina Faso.
✍️ Mahomed BENAO