La mise en œuvre du projet SGCI au Burkina Faso a été bénéfique pour les chercheurs burkinabè. En effet, le projet a permis de tirer beaucoup de leçons dans leur manière de travailler. On peut citer en exemples, le renforcement des capacités managériales des chercheurs du Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID) sur la gestion des projets et de la recherche. « On a pu voir à travers les expériences partagées avec les autres fonds, une autre façon de manager. Nous avons revu certaines étapes dans la gestion des projets qui ont amélioré considérablement notre gestion des projets », explique Dr Inoussa Zongo, directeur de la planification et du suivi évaluation des projets et programmes du FONRID.
Selon lui, lorsqu’on lance l’appel à projets, le projet est soumis à des évaluateurs. Ces derniers envoient des rapports d’évaluation qui sont soumis au comité technique et scientifique qui est l’instance en charge d’évaluer de façon souveraine les projets soumis au FONRID.
Lorsque le comité scientifique finit son travail et dépose son rapport, il y a l’étape de redimensionnement qui constitue une leçon apprise des autres. Elle permet de revoir un certain nombre de détails pour tenir compte, de la réalité des dépenses dans les projets, avant que le rapport n’aille au conseil d’administration pour approbation. De l’avis de M. Zongo, cette étape a été ajoutée parce que certaines lignes proposées par les porteurs des projets étaient difficiles à mettre en œuvre à l’exécution.
La deuxième leçon apprise réside dans le fait que les chercheurs burkinabè ont vu ailleurs qu’il y a des plateformes de management de projets qui permettent de prendre en compte la soumission des projets par les différents acteurs, le traitement des projets à l’interne et à l’externe par les évaluateurs, l’évaluation des projets, les résultats, le suivi évaluation des projets jusqu’à la capitalisation des résultats des projets. « Nous avons vu ces plateformes avec les fonds frères. Cela nous a amenés aujourd’hui à nous inscrire sur la logique de nous approprier une telle plateforme et nous avons bénéficié de l’accompagnement de l’équipe de management de cette initiative qui va mettre à notre disposition dans les prochains jours, cette plateforme. Elle sera bientôt installée au niveau du FONRID », à en croire directeur de la planification et du suivi évaluation des projets et programmes du FONRID.
La troisième leçon apprise de l’avis du Dr Inoussa Zongo est le fait que le FONRID peut être mieux positionné. Il peut avoir un meilleur statut. A cet effet, une meilleure politique peut être redéfinie pour tenir compte des besoins réels des acteurs et adapter la façon de faire pour tenir compte des contraintes de gestion dans le domaine de la recherche scientifique. Cela pourrait aussi amener à revoir la politique de recherche et de l’innovation au niveau du Burkina Faso. « C’est une leçon apprise qui peut nous aider à améliorer en tenant compte des difficultés vécues actuellement », se réjouit-il.
En plus des trois grandes leçons à retenir dans le cadre de cette collaboration, il y a eu l’idée du partenariat public-privé qui a été expérimentée dans cette initiative. Ce qui a nous permis aux chercheurs burkinabè de mettre en place un cadre de concertation.
En guise de recommandations dans le cadre de cette initiative, les chercheurs burkinabè ont demandé que les agences de financement soient au centre de cette initiative, lors du bilan de la première phase du projet. Pour Dr Inoussa Zongo, il a été constaté qu’à la première phase du projet qu’il y avait plusieurs agences techniques qui avaient été commises pour accompagner les fonds nationaux et les agences de financements. « Nous nous sommes sentis à l’ écart. Nous n’avons pas suffisamment été pris en compte dans la contractualisation avec ces agences privées techniques qui devaient nous accompagner », a-t-il déploré. Selon lui, il y a eu des contrats qui ont été signés directement avec cette équipe de management au niveau du Kenya et l’Afrique du Sud et des agences ont été envoyées pour accomplir des missions dans des domaines qui n’étaient pas forcement la priorité des chercheurs burkinabè. « Nous avions demandé à l’époque que nous soyons au centre de cette initiative, mais je pense que cela n’a pas suffisamment été pris en compte », rappelle-t-il.
Pour Dr Inoussa Zongo, il faut permettre aux organismes locaux de recruter des agences locales pour accompagner les chercheurs. De son avis, cela va permettre d’atteindre plus de résultats. C’est une recommandation que nous réitérons insiste-t-il.
Il faut que nos attentes soient au centre des actions parce qu’aujourd’hui, nous avons des agences qui viennent d’ailleurs avec d’autres réalités en tête et qui sont chargées de nous accompagner.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com