La crise sécuritaire que vit notre pays, et qui s’est profondément aggravée avec le drame d’Inata dans la province du SOUM, a connu ce lundi 24 janvier 2022, une nouvelle évolution, avec d’abord une mutinerie déclenchée dans certaines casernes le dimanche 23 janvier 2022, puis la prise du pouvoir par l’armée à travers le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).
Aussi, peu d’observateurs avertis ont-ils été surpris par ce coup d’Etat, qui met ainsi un terme à la nouvelle expérience démocratique que notre pays vivait depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014.
Depuis 2016, notre pays est en proie à une crise sécuritaire qui, du fait d’une gestion unanimement reconnue comme défaillante, est allée crescendo, avec un bilan sombre connu de tous :
- des populations civiles innocentes massacrées ;
- de nombreux membres des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) tués ou blessés ;
- plus d’un million et demi de burkinabé devenus refugiés dans leur propre pays ;
- un système éducatif désarticulé avec la fermeture de milliers de classes ;
- etc.
A cela s’est ajoutée une crise aigue de la gouvernance, qui illustre l’incapacité du pouvoir issu des élections de 2015, à gérer le pays dans la ligne des aspirations de l’insurrection populaire de 2014.
Face à l’absence de résultats sur le front de la lutte contre le terrorisme, et d’amélioration dans la gouvernance du pays, les populations, gagnées par le désarroi, manifestaient bruyamment leur soif de changement et leur désir d’une nouvelle espérance.
Parti libéral et républicain, profondément attaché aux principes de la démocratie pluraliste, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a toujours estimé que des élections démocratiques libres, justes et transparentes, demeurent la seule voie d’accession au pouvoir d’Etat, par conséquent condamne toute prise de pouvoir par la force.
Cependant, la succession des événements qui a conduit le Chef de l’Etat à renoncer de lui-même à ses fonctions de Président du Faso, amène notre Parti, à prendre acte de la nouvelle situation que vit le Burkina Faso avec l’avènement du MPSR.
En attendant que les nouvelles autorités du pays déclinent leurs intentions et leur programme, l’UPC demande : - que l’intégrité physique du Président Roch Marc Christian KABORE soit sauvegardée et que la liberté lui soit accordée le plus rapidement possible;
- que les libertés démocratiques fondamentales des citoyens soient respectées;
- que la période de transition qui s’ouvre désormais, soit marquée du sceau de la concertation permanente et de l’inclusion et conduise dans un délai raisonnable à un retour à une vie constitutionnelle normale.
En ces moments difficiles que vit le Burkina Faso, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) reste disponible pour travailler avec toutes les forces vives de notre pays, pour libérer le Burkina Faso du joug terroriste, refonder notre système de gouvernance démocratique et économique, réaliser la réconciliation nationale, l’unité nationale et la cohésion sociale.
Que Dieu Bénisse le Burkina Faso
Ouagadougou le 27 janvier 2022
Denis Nikiéma
1er vice-Président