L’ONG Santé Diabète Burkina a animée une conférence de presse, ce jour 6 décembre 2021 à Ouagadougou dont les échanges avec les hommes de médias ont porté sur la commémoration de l’édition 2021, de la Journée mondiale du diabète.
La Journée mondiale du diabète est célébrée le 14 novembre de chaque année pour sensibiliser le grand public et militer pour l’amélioration des soins et la prévention du diabète. Dans le cadre de la commémoration de l’édition 2021, l’ONG Santé Diabète et ses partenaires ont animé une conférence de presse, ce lundi 06 décembre 2021 à Yalgado. L’objectif de la présente rencontre, aux dires des organisateurs, était d’informer l’opinion sur le diabète sucré, communément appelé « diabète » et les actions menées par l’ONG Santé Diabète sur le terrain. A entendre le Pr Drabo Y. Joseph, professeur de médecine interne et d’endocrinologie et de diabétologie, le diabète est une affection qui, aujourd’hui, est considéré comme une vraie épidémie.
« Véritable problème de santé publique, le diabète sucré ou diabète multiplie par 8 le risque d’amputation d’orteil, du pied ou de la jambe dans le monde et multiplie le risque d’infarctus du myocarde, affection cardiaque. Outre, il multiplie par 9 le risque d’insuffisance rénale», foi du conférencier du jour, Pr Drabo. Première cause de cécité dans le monde, la prise en charge du diabète, selon l’entendement du professeur de médecine interne, s’avère difficile au regard du coût élevé du traitement. « Il est donc plus que jamais nécessaire de s’intéresser à cette maladie quand on sait que les prévisions seront alarmantes dans les 10 prochaines années à venir » a-t-il déclaré. A la question de savoir quelles sont les actions menées, le Pr Drabo a indiqué trois axes que sont la prévention, le dépistage précoce du fait que le diabète soit une maladie silencieuse et la prise en charge à travers le traitement. Placée sous le thème « Accès aux soins du diabète. Si ce n’est aujourd’hui, c’est quand ? », il s’agira, d’après Inoussa Sawadogo, chef de projet Prévention à l’ONG Santé Diabète , d’interpeller tous les agents de la chaine de santé et les décideurs politique à travailler d’arrache-pied pour offrir des soins de qualité à l’ensemble des patients, 100 ans après la découverte de l’insuline, principal traitement du diabète. « Les activités de prévention à l’occasion de cette édition 2021 intègrent des conférences, des dépistages volontaires gratuits du diabète et l’ouverture de la maison de la prévention à Ouagadougou qui, va permettre à l’ensemble des diabétiques et à leur famille de venir prendre des informations sur la gestion quotidienne de leur maladie, la prévention de la maladie en elle-même à travers comment cuisiner, comment prévenir un pied diabétique qui est une complication.», a ajouté le chef de projet Prévention. Tout cela va se clore, d’après le chef Sawadogo, par des actions de sensibilisation dans les communautés et au niveau des écoles par les pairs éducateurs qui, sont des diabétiques formés en technique de communication et chargés de relayer les messages de prévention.
Jeune diabétique depuis 2 ans, Alima prévient, vivre avec le diabète n’est chose aisée au regard du coût élevé du traitement. « J’ai été diagnostiquée à Bogodogo. Après une année de traitement, j’ai disparu parce que les coûts étaient très élevés. Mes urines sont restées 6 mois sans insuline. Un beau jour je me suis réveillé à Yalgado dans le coma. Après la prise en charge j’ai rejoint le Programme Life for a child qui donne l’insuline aux diabétiques de type 1 jusqu’à l’âge de 25 ans. Par la suite je suis venue à l’Association des jeunes diabétiques », a-t-elle narré. Comme doléances, Alima attend de l’Etat burkinabè une subvention de l’insuline, toute chose qui, selon elle, pourrait soulager financièrement les diabétiques.
Outres, le diabète est une maladie chronique. Et selon la Fédération internationale du diabète (FID) et l’OMS, elle touche 463 millions de personnes dans le monde. Il peut cependant être prévenu préviennent-ils, par une alimentation équilibrée, en mangeant moins gras, moins sucré, moins salé, pratiquer une activité physique appropriée régulière accompagnée d’une surveillance du poids pour éviter le surpoids ou l’obésité.
Claudia Kabré, pour Globinfos