Lutte contre les VBG au Burkina Faso : Bilan des actions des groupes de co-développement pour les droits des femme
Les groupes d’organisations de co-développement sur les violences faites aux femmes et aux filles (VFF) et la participation politique des femmes (PPF) ont animé une conférence de presse ce mardi 25 juin 2024 à Ouagadougou.
Selon le ministère de la Justice burkinabè, cité par les groupes de co-développement VFF et PPF, 11 116 cas de violences basées sur le genre (VBG) ont été recensés, dont 8 754 femmes violentées et 2 352 hommes battus par leurs femmes. Le consortium a indiqué que 182 488 personnes ont été directement touchées par les actions de ses organisations partenaires d’OXFAM dans leur lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, dont 79 % de femmes et 39 % de jeunes filles et jeunes hommes, entre 2019 et 2024, selon Issouf Kaboré, chargé de communication et de plaidoyer pour OXFAM.
Ces chiffres, dévoilés ce mardi 25 juin à Ouagadougou, émanent des actions menées dans le cadre du projet « Voix et leadership des femmes » de l’ONG OXFAM, par les organisations de défense des droits des femmes et des filles à travers la mise en place des deux groupes de co-développement : le groupe Participation politique des femmes (PPF) et celui des Violences faites aux femmes et aux filles (VFF).
Il s’agissait précisément d’une conférence de restitution des résultats des travaux menés par ce consortium de 25 organisations membres au cours des deux dernières années (2022-2023), dans le but de renforcer les capacités des Organisations de défense des droits des femmes (ODDF). Les journalistes et communicants membres de structures défenseurs des droits des femmes se sont particulièrement intéressés aux perspectives des groupes de co-développement lors des échanges.
« En approchant l’ALT, notre plaidoyer a d’abord porté sur la révision de la loi quota sur le genre au Burkina Faso, mais avec les modifications au niveau des autorités, ce plaidoyer a été réorienté et centré maintenant, entre autres, autour des questions de représentativité de la femme dans les instances décisionnelles. Par exemple, la loi portant quota a montré ses limites en 2020 et nous menons le plaidoyer sur cela afin que des dispositions soient prises par les autorités vis-à-vis du respect des recommandations de cette loi portant quota genre au Burkina Faso », a déclaré Mme Thiombiano/DOUMEE du CRIGED dès l’entame des échanges, en réponse à une des préoccupations des journalistes.
« Pour ce qui concerne l’article 40 de la loi 61, portant création des centres d’accueil dans toutes les communes, il n’y a que quatre seulement qui fonctionnent. Notamment un dans la région du Centre-Est, un dans le Centre, un dans le Sud-Ouest et un dans la région du Centre-Nord. Alors qu’avec l’insécurité, les besoins ne font que s’accroître et la nécessité de ces centres se fait sentir. En mettant l’accent sur cette loi, nous voulons au moins la mise en œuvre effective de ces centres en attendant la suite… », a renchéri Mme Nabaloum/Ganemtoré Bibata de l’Association pour la Promotion de la Femme et de l’Enfant (APFE).
Et ce n’est pas tout, une feuille de route a été définie, dixit Jérémie Compaoré du CRIGED, pour conduire le processus de plaidoyer. « Toutes les activités opérationnelles qui étaient prévues ont été exécutées, sauf les rencontres avec les autorités dont l’acceptation de la demande d’audience est en bonne voie », a-t-il précisé.
Malgré ces résultats, les groupes de co-développement prévoient de rencontrer les autorités nationales, de suivre les engagements, d’élaborer un plan annuel de plaidoyer et de poursuivre les réunions mensuelles pour la jouissance des droits des femmes au pays des hommes intègres.
Mamourou BENAO ✍️