5e Concours National de DIH : 75e Anniversaire du CICR Célébré avec Enthousiasme par les Étudiants en droit au Burkina Faso
Promotrice de l’humanitaire à travers le monde et organisatrice du concours national de Droit International Humanitaire (DIH) au Burkina Faso, le CICR/Burkina a récompensé les vainqueurs de la 5e édition de ce concours lors d’une séance de plaidoirie, ce jeudi 1er août 2024, à l’Université de Ouagadougou.
Pour la 5e fois consécutive, le concours de DIH s’est tenu au Burkina Faso, constituant une activité de diffusion par excellence du droit international humanitaire dans les milieux académiques. Pour cette édition 2024, des étudiants des universités burkinabè se sont réunis à Ouagadougou tout au long de la semaine pour « faire sortir le droit des livres ». Cette particularité du concours met l’accent sur le jeu de rôles, en opposition aux concours de plaidoirie classiques. Les étudiants ont ainsi incarné divers rôles d’acteurs influents des conflits armés.
Le scénario de cette édition reposait sur des faits imaginaires se déroulant dans une partie septentrionale de l’Afrique : la Province de la Daurade. Bien que portant le nom d’un poisson, cette province a été le théâtre d’affrontements armés entre les forces armées étatiques de la République Fédérale du Noomtenga et celles du Groupe pour la Réunification des Massas (GRM).
Le concours a suivi une phase éliminatoire comprenant trois simulations et une phase finale de plaidoirie. La première simulation portait sur une édition spéciale où les étudiants, en tant que spécialistes du droit international, devaient éclairer les téléspectateurs sur la nature du conflit et les règles applicables.
Lors de la deuxième simulation, les étudiants, jouant le rôle de délégués du CICR, ont visité des personnes détenues dans le cadre du conflit et ont recommandé un meilleur traitement pour ces dernières.
La troisième simulation était une discussion au Conseil de sécurité sur un rapport fictif de la Commission de la Daurade, axée sur les règles encadrant la conduite des hostilités.
À l’issue de ces étapes, les deux meilleures équipes, l’équipe du centre universitaire de Banfora et celle du CERPAMAD, ont plaidé devant la Cour Pénale Internationale en tant que Bureau du procureur et conseils de la défense, ce jeudi 1er août 2024, à Ouagadougou.
Le centre universitaire de Banfora a été sacré vainqueur de cette édition, remportant ainsi le trophée, trois ordinateurs portables, des attestations, des ouvrages sur le DIH, et des gadgets.
Nourredine Ouédraogo, leader de l’équipe gagnante, a exprimé sa satisfaction : « C’est notre première participation à ce concours. Nous sommes restés nous-mêmes, avec un peu de complicité entre nous, et cela nous a valu ce sacre. » Il a également remercié le CICR pour l’organisation de ce concours, qui permet de mettre en pratique la théorie apprise dans les amphithéâtres.
Jean-Jacques Ouédraogo, président du jury et procureur adjoint à la cour d’appel, a félicité la défense tout en soulignant que l’équipe adverse n’a pas démérité : « Les gens ont peur de parler en public, ce qui était perceptible dans l’attitude du deuxième groupe. Nous sommes fiers de ce jeu de rôles et nous félicitons le CICR. Pour la prochaine fois, nous allons les approcher pour améliorer ces incohérences. »
Les finalistes malheureux ont reçu chacun un smartphone, des ouvrages sur le DIH, des attestations et des gadgets, ainsi que le prix de la meilleure plaidoirie et un stage de cinq mois à la Direction DIH du CICR, attribué à Me Sanogo, avocate de ce groupe, avec les félicitations et encouragements du jury.
Yves Arnoldy, chef de la délégation CICR/Burkina, a souligné l’importance de cette commémoration : « Nous avons jugé convenable de nous poser la question de la place et de la pertinence des Conventions de Genève de 1949 dans l’architecture du droit international humanitaire. Un sujet d’actualité, surtout dans un pays en crise sécuritaire. En cinq ans, il est certes difficile de capitaliser les acquis en DIH liés à ce concours au Burkina Faso, mais l’engouement des étudiants et des forces de l’ordre pour le DIH fait déjà partie des acquis que nous pouvons capitaliser. »
En rappel, de 1949 à 2024, les Conventions de Genève ont 75 ans, et le CICR, en tant que gardien des conventions de DIH, commémore cet anniversaire. Ce 5e concours, y compris la conférence inaugurale sur le thème « Les quatre Conventions de Genève de 1949 : actualité et défis », s’inscrit dans la liste des activités commémoratives de ce 75e anniversaire de l’institution, ses missions et engagements vis-à-vis du monde entier.
Mamourou BENAO ✍️