Le mardi 31 Mai 2022 au sein de l’ABBEF des journalistes et communicateurs de différents médias burkinabè réunis en réseau, entamaient un atelier de formation sur la clarification des valeurs et Transformation des attitudes des populations Vis-à-vis des lois portant Interruption Sécurisée de Grossesse(ISG), initié par L’Association Burkinabè pour le Bien Être Familial Burkina (ABBEF) et son partenaire International PlannedParenthoodFederation(IPPF). Après trois (03) jours de communications et d’exercices pratique entre les journalistes participants et les formateurs, les travaux de cet atelier ont pris fin, dans l’après-midi du jeudi 02 Juin 2022 faisant de ces journalistes des aguerris des sujets sur les méthodes contraceptives et les lois d’encadrement de l’avortement au Burkina Faso et munis de riche carnets d’adresses.
Et vue les différentes présentations à cet atelier, se référant à l’annuaire statistique du ministère de la santé de 2020, les complications liées à l’avortement constituent la cinquième cause directe de décès maternel.
De plus, la situation de la santé de la reproduction est marquée par un faible taux de prévalence contraceptive soit 32, 33% pour les femmes en union et des besoins non satisfaits en PF de 17,21% pour toutes les femmes.
Face à cette situation, il était donc nécessaire d’œuvrer pour plus de sensibilisations pour faire connaître non seulement, les méthodes contraceptives en question, mais également améliorer les voix d’accès des femmes aux services d’avortement dans le cadre de la loi³.
C’est-à-dire, rendre plus visible les conditions d’accès à l’interruption Sécurisée de Grossesse(ISG) prescrites par la loi burkinabè, jusque là méconnues par les populations qui, de part les avortements clandestins continuent d’ ôter la vie à de nombreuses femmes qui auraient pu être sauvées parce que remplissant les critères pour l’ISG. Ce combat, l’ABBEF le menait depuis 2008, en partenariat avec Large Anonymous Donor(LAD) et IPPF à travers un projet dénommé projet de prise en charge complète de l’avortement afin de contribuer à réduire le taux de mortalité maternelle lié à l’avortement et faciliter l’accès à la planification familiale.
Ce projet est arrivé à terme au 31 décembre 2021.
Ces partenaires dans le but de pérenniser les acquis et de poursuivre le combat dans une nouvelle dynamique ont vu la nécessité d’associer les journalistes et communicateurs dans la sensibilisation.
D’où l’initiative de cet atelier de trois (03) jours d’échanges mûris entre les formateurs à savoir, le médecin Pr Jean Lankoandé et Traoré Somkinda, la magistrate, membre de l’association des femmes juristes du Burkina Faso et les journalistes et communicateurs autour du sujet sur la vulgarisation des méthodes contraceptives et l’avortement clandestin.
Le Pr Jean Lankoandé détaillant le concept de la clarification des valeurs pour la transformation des attitudes concernant l’ISG, a souligné qu’il faut rendre plus visible les quatre indications donnant droit selon la loi burkinabè à l’Interruption Sécurisé des Grossesse(ISG) afin que, les différentes productions journalistiques ne soient pas perçues comme une promotion à l’avortement. Il a cité les grossesses issues de l’inceste, viol, santé de la mère en danger et malformation. « Mais le comble est que la plupart des femmes remplissant ses critères par méconnaissance n’arrivent pas à bénéficier. Et ce qui est déplorable bon nombre s’adonnent à la mort en pratiquant l’avortement clandestin. Nous, notre rôle est d’œuvrer ensemble dans les sensibilisations, afin de rendre plus visibles et accessibles, ces méthodes contraceptives et leur vulgarisation au bonheur de ces femmes qui meurent jour et nuit par ignorance. Dans le but de ne pas en arriver à l’avortement même dans le cas autorisé », a souhaité Pr Lankoandé.
Il a dit être bien conscient du rattachement des populations à leurs convictions socioculturelles rendant plus difficile l’appropriation de ces méthodes par les femmes. C’est pourquoi le médecin Pr a insisté dans sa communication sur l’objection de conscience et les convictions personnelles aux participants de faire des efforts et maximiser sur l’approche, l’écoute, les sensibilisations et l’orientation des cas vers les structures compétentes. La magistrate Mme Traoré Somkinda a dans sa communication mis plus l’accent sur le volet juridique en particulier les lois encadrant l’administration des méthodes contraceptives au Burkina Faso. Membre de l’association des femmes juristes du Burkina Faso, Mme Traoré n’a cessé de rappeler aux participants de faire attention et toujours s’exprimer en référence aux lois burkinabè en vigueurs dans leurs différentes productions de sensibilisations.
Ce message semble être bien enregistré par les bénéficiaires à travers leurs différents témoignages recueillis à l’issue de ces travaux. C’est le cas de Ouattara Fabé Mamadou journaliste aux éditions Sidwaya et participant à cette formation, qui dit être bien outillé au sortir de cet atelier. « Cet atelier au-delà de son caractère formatif et informatif, a élargi mon carnet d’adresses et me donne désormais la latitude d’aborder avec aisance les questions sur la sensibilisation de la vulgarisation des méthodes contraceptives. Car, les différentes communications de cet atelier nous ont permis de se rendre compte que l’avortement clandestin, cinquième cause de mortalité maternelle au Burkina Faso peut être réduit en accélérant les sensibilisations sur la vulgarisation des méthodes contraceptives », s’est réjoui M. Ouattara.
Comme lui, l’ensemble des journalistes ainsi que les membres de l’ABBEF ont dit partager les mêmes satisfactions et ont souhaité que chacun œuvre afin que le réseau mis en place, puisse jouer à bien son rôle de sensibilisation afin de réduire un tant soit peu ce phénomène de l’avortement, au pays des hommes intègres.
Tout comme à l’ouverture, c’est Mohmed Hamdy Kouanda, le Directeur exécutif de l’ABBEF himself, qui est venu clore les travaux de cet atelier à travers un discours de remerciements, de félicitations et a émis le vœux de voir les bénéficiaires et les formateurs désormais en réseau pour mener à mieux la sensibilisation.Pour devoir de Mémoire, l’ABBEF a été créée en 1979, elle dispose de 4 centres d’écoutes pour jeunes et de 2 cliniques pour adultes avec des pôles basés à Bobo, Koudougou, Koupèla et Ouaga avec des interventions qui couvrent 9 régions du Burkina Faso.
✍️M.BENAO