État des lieux de l’accès à l’ISG selon la loi : Share-Net/Burkina fait le point pour mieux affronter les défis
Ouagadougou, 23 juillet 2024 (Globinfos.net) – SOS Jeunesse & Défis, hôte de la plateforme Share-Net Burkina, a organisé une réunion d’échanges avec des acteurs et organisations de la communauté de pratique sur l’interruption sécurisée de grossesse (ISG) selon la loi.
En 2023, le Burkina Faso a enregistré 176 570 avortements à risque, 433 332 grossesses non désirées et 1 097 décès maternels. Environ 25 861 personnes ont bénéficié de soins après avortement (SAA) et d’interruptions sécurisées de grossesse (ISG) selon la loi. De plus, 110 830 personnes, dont 54 765 adolescents et jeunes de moins de 25 ans, ont été sensibilisées sur le cadre légal de l’ISG et les SAA. Ces activités ont été soutenues par 600 prestataires de santé formés à l’offre de SAA. Ces données proviennent de l’Association Burkinabè pour le Bien-Être Familial (ABBF), un acteur majeur dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, incluant l’ISG selon la loi au Burkina Faso, présentées par M. Bado, le communicateur du jour.
Malgré ces efforts, des défis persistent, notamment en raison du contexte sécuritaire difficile, du manque de capacité de certains intervenants et de l’insuffisance de financements. Une communicatrice de l’association AJFAP/SD a souligné que leurs activités sont parfois mal interprétées comme une promotion de l’avortement, alors qu’elles visent à sensibiliser sur les droits en santé sexuelle et reproductive dans le respect de la loi.
La réunion, présidée par le Dr Mathieu Bougouma de la DSF, en présence de Harouna Ouédraogo, Directeur exécutif de SOS Jeunesse & Défis, et de Nafissatou Ouédraogo, coordinatrice de Share-Net, a rassemblé une trentaine de membres d’organisations et de personnes ressources. Le but principal était de partager des connaissances, des expériences et de promouvoir l’ISG selon la loi.
Harouna Ouédraogo a rappelé les objectifs spécifiques de la rencontre : faire le point sur les réalisations, présenter l’état des lieux de l’accès aux services d’ISG, échanger sur les expériences des participants et les défis rencontrés, et discuter des meilleures pratiques.
Il a également insisté sur l’importance de ne pas se reposer sur les acquis, mais de continuer à plaider pour l’amélioration des services. « Nos actions suivent strictement les règles de la loi, qui autorise l’ISG dans quatre cas précis : inceste, danger pour la santé de la mère, viol, et malformation », a-t-il précisé.
Nafissatou Ouédraogo a expliqué que Share-Net Burkina Faso a mis en place quatre communautés de pratique sur des thématiques telles que les violences basées sur le genre, l’ISG selon la loi, la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes, et la consommation de stupéfiants. Ces communautés se réunissent régulièrement pour discuter des dynamiques nouvelles et des leçons apprises.
En conclusion, les participants ont recommandé l’utilisation de plateformes virtuelles pour élargir les échanges. Share-Net International, financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, est actif dans sept pays, dont le Burkina Faso, où SOS Jeunesse & Défis en est le partenaire hôte.
✍️Mamourou BENAO